Vendredi dernier, Bruno Le Maire, ministre français de l’Economie et des Finances annonçait depuis Varsovie la participation de la Pologne, aux côtés de la France et de l’Allemagne, dans une véritable alliance européenne économique destinée à développer la production de batteries électriques.

Le ministre de l’Economie a par ailleurs insisté quant à « l’importance que la France attache au renforcement de sa coopération économique, financière et technologique avec la Pologne. » En effet à l’heure du Brexit, la Pologne devient, toujours selon Bruno Le Maire, « une nation stratégique pour l’avenir de la construction européenne ».

En effet, la Pologne possède non seulement l’expertise mais également de solides compétences, notamment dans le domaine du recyclage des batteries. Bruno Le Maire a également eu l’occasion de discuter de cette « nouvelle stratégie européenne » avec Jadwiga Emilewicz, ministre polonaise de l’Entrepreneuriat et des Technologies, Elzbieta Czerwinska, ministre polonaise des Finances et Mateusz Morawiecki, Premier ministre polonais.

Le partenariat entre la France, l’Allemagne et la Pologne consistera essentiellement en un consortium d’entreprises privées sur l’ensemble de la filière, depuis la recherche fondamentale et l’extraction des matières premières (cobalt et lithium) jusqu’à l’installation des batteries électriques sur les voitures.

La Pologne devrait annoncer le montant qu’elle investira dans le projet dans les prochaines semaines. Pour l’heure, l’Allemagne a déjà alloué à l’opération un milliard d’euros tandis que la France a d’ores et déjà investi 700 millions d’euros. Si aucune décision n’a été prise pour le moment quant à l’emplacement des futurs sites de production de ces batteries, Bruno Le Maire a déclaré que la première usine pilote devrait ouvrir en France entre 2020 et 2021.

Si l’accord de Bruxelles quant au partenariat se fait toujours attendre, d’autres pays tels que l’Italie, la Suède ou l’Espagne pourraient rejoindre prochainement l’alliance européenne. Depuis la création d’Airbus le 18 décembre 1970, il n’y avait plus eu de consortium entre des entreprises européennes d’une telle envergure. En effet, ce projet d’alliance pour la production de batteries électriques nécessiterait, selon les premières évaluations, 5 milliards d’euros rien que pour sa phase de lancement.

Enfin, le gouvernement polonais s’est proposé d’organiser à Varsovie, à l’image du triangle de Weimar, une table ronde industrielle entre les entreprises françaises, allemandes et polonaises intéressées.